Zeta Inanis - Plan Bleu

Sitôt les détails réglés avec le Capitaine Lewis, Nauhaus décida de suivre les conseils qu'elle lui avait prodiguée : après tout, au vue des besoins désespérés de la flotte en matière d'Hexanox, il n'était pas exclu de pouvoir trouver, sous les premières couches, des réserves de ressources qui seraient alors utilisables pour refaire les stocks de la flotte. Alors que les premiers vaisseaux commençaient à se détacher de la flotte afin de rejoindre leurs nouvelles affectations, les vaisseaux d'Aldebaran se préparaient à imiter la marche.

[Cap. Jhared Nauhaus] Cap sur Zêta Inanis BI, préparez immédiatement un scan planétaire dès notre arrivée.

L'Aldeba, le Varus et le Teutoburg firent alors vrombir leurs moteurs de concert. Adoptant une formation standard de vol, ils se mirent en route vers la destination de leur mission. L'Aldebaran Task Force mènerait sa première mission d'importance une année après son arrivée et elle avait pour ambition de la mener à bien.

Début Février 4301

Les scans initiaux de l'atmosphère de Zêta Inanis BI s'avérèrent particulièrement ... peu concluant. De l'hydrogène, de l'hydrogène, et encore de l'hydrogène. Plein d'hydrogène, trop d'hydrogène, à perte de vue, partout tout le temps, et dans des densités trop faibles ou des tempêtes magnétiques trop importantes pour pouvoir être récoltée efficacement. Les scans ne révélèrent ainsi la présence d'aucune ressource d'intérêt sur cette planète ... Pour l'instant tout du moins. Mais il y avait encore de nombreuses régions de l'orbite à explorer.

Et surtout, il se passait des choses intéressantes en surface : en effet, après plusieurs jours d'exploration, le Teutoburg signalant, sur ses scanners, la présence d'une importante masse au cœur d'une tempête d'importance, un objet fait d'acier et de céramique, qui était en train de drifter dans l'atmosphère de la géante gazeuse, transformé en boule de feu par les frictions de l'atmosphère dense de la planète, il perdait progressivement de la vitesse, et l'officier scan estima que l'objet s'enfonçait dans l'atmosphère de la géante gazeuse à une vitesse de un kilomètre par ans environ, mais que cela accélérait avec la perte de vitesse de plus en plus rapide ... Selon toute évidence, il s'agissait d'un croiseur, ou d'un gros cargo. Mais on ne pouvait pas encore en être certain. Compte tenu qu'il n'y avait aucune émission d'énergie à bord, ce pouvait tout aussi bien être un astéroïde ...

Les trois vaisseaux de l'Aldebaran Task Force ralentirent leur allure à l'approche de l'astre à scanner, ils se dispersèrent afin de débuter la triangulation nécessaire au scan planétaire. Alors que l'équipage de l'Aldeba était affairé à quadriller sa partie de l'astre, il reçut une communication en provenance du Teutoburg, un objet non identifié avait été repéré au sein de la géante gazeuse.

[Cap. Darius Bergen] Capitaine ? Nous avons repéré un objet non identifié dans l'orbite de la géante gazeuse. D'après nos capteurs, il peut tout aussi bien s'agir d'un cargo, d'un croiseur ou d'un astéroïde. Difficile d'en savoir plus à notre distance.

[Cap. Jhared Nauhaus] Rapprochez vous afin de lancer des scans approfondis de l'objet, qu'on en sache plus. S'il s'agit vraiment d'un appareil de cette taille, nous pourrions y trouver quelque chose d'intéressant.

Sitôt ordonner, le Teutoburg commença à entamer une descente progressive tout en respectant strictement les protocoles de sécurité. Il entama ensuite des scans plus détaillés de l'éventuelle carcasse afin d'en savoir plus.

L'approche du Teutobourg révéla alors la nature exacte de l'épave : en longueur, largeur, hauteur, tonnage et forme générale, il s'agissait apparemment d'un cargo Solar Beam. Intact, ou presque si l'on considérait que ses boucliers calorifiques commençaient à prendre très mal les frottements de l'atmosphère de plus en plus dense de la géante gazeuse, alors qu'il filait à plusieurs milliers de kilomètres par heures dans les profondeurs de cette dernière. Apparemment, tout ses systèmes étaient éteint, et les capteurs calorifiques étaient en fait incapable de détecter la moindre forme de vie à bord à cause des frottements de l'atmosphère sur la coque. Le technicien tenta bien quelques petites manœuvres pour isoler les fluctuations potentielles, mais ne détecta rien de particulier. Et de toute façon, c'était assez peu surprenant : l'essentiel des systèmes du vaisseau était coupé. Il était presque certain qu'à l'intérieur, il n'y avait plus d'air ...

Les données de scan étaient immédiatement transmises aux différents vaisseaux de la flottille et chacun des trois capitaines pouvait ainsi observer la même chose. Comme espéré, il ne s'agissait pas d'un caillou en pleine décomposition mais bel et bien d'un ancien cargo fédéral, visiblement encore en très bon état, enfin, si l'on excluait le bazar que devait constituer les systèmes internes dans une telle situation. Ce fut Darius qui brisa le silence le premier.

[Cap. Darius Bergen] Le Teutoburg ne sera pas capable de fournir des relevés plus intéressants, on s'est rapproché du mieux qu'on a pas. Il va falloir tracter le cargo ou envoyer une équipe à bord.

[Cap. Jhared Nauhaus] On va déjà préparer l'extraction du cargo de la géante gazeuse avant d'envoyer une équipe à bord. Nos appareils devraient pouvoir s'en charger, Capitaine Nauhaus, faites mouvement avec le Varus en direction du Teutoburg.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux appareils convergèrent vers le troisième et l'Aldeba se mis en position aussi vite que possible aux coordonnées prévus, il supporterait le gros de la charge de la carcasse tandis que les deux destroyers le soutiendrait. Selon ce qui serait le plus probant, le cargo serait extrait de la géante gazeuse afin qu'une enquête plus approfondie puisse être mené par l'équipage.

Sans trop de problème, le capitaine Nauhaus et ses navires de soutient parvinrent à s'amarrer au cargo Solar Beam pour l'extraire de la géante gazeuse. Les frottements causés par l'atmosphère planétaire l'avaient certes rendus tout noir, mais visiblement, les revêtements de protection qui recouvraient le vaisseau avaient fait l'essentiel du travail, et ce dernier s'avérait globalement intact. Une fois en orbite basse, des relevés plus précis purent donc être effectués. Apparemment, il y avait de l'air à bord, et toujours en quantité. Et on détectait également des relevés calorifiques extrêmement faibles (de 3 à 4°C) "grappés" en différents endroits du vaisseau, un peu partout à bord.

L'extraction de l'appareil ne présenta aucune difficulté à l'escadre de Nauhaus, une fois extirpé de la géante gazeuse, on s'affaira à scanner la carcasse de l'appareil. Les scans plus précis révélèrent alors de nouvelles informations qui pouvaient s'avérées précieuses dans la marche à suivre : le système de survie de l'appareil semblait encore en état et de l'oxygène était présent en abondance dans l'appareil. On avait même pu repéré des relevés calorifiques assez faible à l'intérieur du cargo.

[Cap. Jhared Nauhaus] Tentez de transmettre un message sur les fréquences locales du cargo. S'il y a des survivants, qu'ils se manifestent.

Le Capitaine laissa l'un de ses officiers de communications se connecter aux fréquences de l'appareil afin de répandre un message fédéral appelant les individus à se manifester et annonçant le sauvetage de l'appareil. Dans le même temps, on ordonna aux escouades de Marines Fédéraux de se préparer pour un éventuel abordage imminent.

[Cap. Jhared Nauhaus] Préparez des escouades de Marine, que les éventuels passagers du cargo répondent ou non, nous allons envoyer une escouade de reconnaissance à bord.

Naturellement, toutes les communications restèrent parfaitement silencieuses. Aussi, les équipes d'assaut furent déployées. Quittant le bord du croiseur, l'une des compagnie de marines de la protection de la flotte embarqua à bord des douze Phallanx de l'Aldéba et s'élancèrent en direction du cargo. Les sas de sureté de ses hangars étant naturellement fermés, une petite équipe du génie se déploya à l'extérieur du vaisseau en utilisant ses packs anti-G pour venir forcer l'ouverture des vérins hydrauliques qui servaient à déployer les nacelles de hangars. Pendant ce temps, les hommes à bord des vaisseaux continuaient d'observer, avec appréhension, l'imposante silhouette du cargo juste à côté d'eux.

Bientôt, avec un crissement et un chuintement sonore, le génie déverrouilla les vérins de sureté du hangar, et les deux nacelles se détachèrent du vaisseau, ouvrant les hangars des navettes d'embarquement. Les Phallanx glissèrent alors silencieusement à bord du vaisseau, et vinrent se poser à l'intérieur. Puis, les hommes du génie réactivèrent les commandes, depuis l'extérieur, et refermèrent ainsi les systèmes du hangar. Bientôt, les systèmes automatiques du vaisseaux se mirent alors en route, signalant que les hangars avaient été représsurisés.

[Cpt. Val Thalland Capitaine Nauhaus ? Ici Thalland, avec la huitième. On est à bord. Hangars sécurisés. Rien à signaler pour l'instant. Mais si vous entendez nous envoyer des renforts, il va falloir prendre le contrôle des systèmes généraux des hangars ...

HJ : Tant que les systèmes de sécurité des hangars ne sont pas sous contrôle, il faudra les forcer. L'envoi de renforts à bord du Cargo coûtera donc deux tours : un tour entier pour se rendre jusqu'à l'appareil, et un tour supplémentaire pour forcer les systèmes des hangars.

Les communications d'usage n'ayant rien donné, le Capitaine Nauhaus ordonna de passer à la phase suivante et très rapidement, une compagnie de Marine sous le commandement du Capitaine Thalland se prépara. Du décollage initial de l'escadron de transport d'assaut au déploiement final de l'escouade sur l'appareil, Jhared suivait tout cela via les moniteurs qui retransmettaient en direct l'évolution de la situation. Les caméras de chacun des cent vingt soldats de la compagnie étaient retransmis et divisés pour chacune des sections qui composait la compagnie de Thalland.

[Cap. Jhared Nauhaus] Je vous laisse en prendre possession Capitaine, une seule compagnie devrait être suffisante pour prendre possession de l'épave mais il vaut mieux que nous puissions vous envoyer des renforts en cas de besoin. Prenez possession des systèmes de sécurité puis des ponts. Une fois connecté au pont, nous devrions pouvoir mettre la main sur la boîte noire et en savoir plus sur ce qui est arrivé au cargo. Restez en alerte maximale, on ignore ce que sont les signaux repérés à bord.

Tout en coupant la communication, Nauhaus reporta son attention sur les différentes données de suivi dont il disposait. Il ne restait plus qu'à espérer que le Capitaine Thalland s'en sorte, ce dont Nauhaus n'avait aucun doute.

Les hommes de Thalland progressaient lentement et avec méthode dans le vaisseau, sécurisant chaque recoin et se répartissant dans l'espace pour assurer un contrôle le plus complet possible du terrain. En quelques instants, les hangars furent totalement sécurisés, et l'équipage pénétra dans la zone d'embarquement, ou habituellement, les bagages des passagers étaient chargés, leurs billets contrôlés, les quartiers de quarantaine et l'infirmerie se trouvaient là aussi, ainsi qu'un petit pc sécurité et divers portiques de détection de métaux sensés protéger le liner contre les actions des pirates. Ici, l'espace d'embarquement avait été transformé en zone de stockage, toute sortes de containers y étaient entreposés, la plupart comprenant du matériel de colonisation et de construction. Les équipes de marines les ouvrirent les uns après les autres. Cependant, le capitaine Thalland constata bientôt une anomalie dans les containers : l'un d'entre eux était ouvert. A l'intérieur, une cuve en plexiglass était brisée en mille morceaux et divers ustensiles médicaux toujours branchés à cette dernière. Le liquide de conservation était répandu partout dans le container et déjà à moitié sec, et plusieurs systèmes de surveillance présentaient les stigmates d'une destruction volontaire, comme si quelqu'un avait enfoncer des pieux en acier dans les ordinateurs. Aucun des appareils ne semblait fonctionnel, ou récupérable.

[Cpt. Val Thalland] Capitaine Nauhaus ? Vous avez vu ça ?

La voix de Thalland était empli d'appréhension et d'inquiétude.

[Cpt. Val Thalland] Bon les gars, vigilance maximale. Ca pue cette histoire.
[Ltn. Frederick Sainclair] On dirait qu'une sauterelle s'est attaqué à ces systèmes capitaine ...
[Cpt. Val Thalland] Sainclair, commencez pas avec vos conjectures à la con. Y'a pas de sauterelles de ce côté-ci du trou noir.

Thalland resta silencieux un long moment, alors que les relevés médicaux de son armure indiquaient une accélération de son rythme cardiaque.

[Cpt. Val Thalland] Enfin ... Aux dernières nouvelles y'en avait pas ... Thalland à Aldéba, on continue la progression vers le pont principal.

Le Capitaine porta sa main droite à son menton tout en le frottant, il observait la situation. Il ne laissait transparaître nulle inquiétude face aux révélations de son équipe d'exploration, s'il y avait des Xenos dans ce cargo, la situation allait requérir la plus grande prudence. Il se tourna vers l'un des officiers de pont :

[Cap. Jhared Nauhaus] Est-ce qu'on a une idée de l'identité de ce cargo ?

Il pouvait s'agir d'un cargo scientifique si son contenu était véritablement une sauterelle. Il observa à nouveau les relevés thermiques et donna l'ordre de les transmettre à ces hommes sur place afin qu'ils puissent savoir à quoi s'attendre. Avant de communiquer à nouveau avec Thalland, il donna l'ordre de préparer les deux compagnies de Marines supplémentaires et de les envoyer dès que possible à bord du cargo. S'il y avait des Xenos, Nauhaus déploierait toute la puissance de feu à sa disposition pour mettre un terme à la menace.

[Cap. Jhared Nauhaus] Poursuivez votre progression Thalland mais ne sous estimer surtout pas la situation. Deux compagnies supplémentaires sont en route pour vous soutenir mais sans ces systèmes de sécurité, ils vont mettre du temps à vous rejoindre.

[Cpt. Val Thalland] Oui monsieur. On continue d'avancer. On entre dans le poste CPU. A tous, y'a peut-être des Sauterelles à bord. Vigilance maximale, sécurité retirée, et armes chargées. Comme à l'entrainement les gars.

Thalland et ses troupes continuèrent leur progression. Les équipes du génie firent ainsi bientôt sauter les portes du poste de contrôle de l'ordinateur de bord, et pénétrèrent dans les vastes salles qui abritaient le supercalculateur. Ce dernier semblait parfaitement intact. Et à priori, aucune trâces de sauterelles dans ce département. Salles après salles, postes informatiques après postes informatiques, sas après sas, les marines, dans leurs lourdes exo-armures, envoyaient le même signal : "Clear" ou "RAS". Bientôt cependant, l'un des hommes de Thalland signala :

[Sgt. Nicolos Garcia] Monsieur ? J'ai un drôle de truc ici.

La caméra de son exo-armure se focalisa sur l'une des trappes de ventilation. Elle semblait avoir été rongée, tordue, et l'acier était fondu tout autour de la trappe.

[Pvt. Ryan Johnson] Euh ... Capitaine, j'ai jamais affronté de sauterelles moi. Mais dans les manuels d'entrainement, ils parlent de griffes et d'armes d'assaut. Elles peuvent cracher de l'acide aussi ?
[Cpt. Val Thalland] Non soldat, elles peuvent pas. Montez le degré de vigilance les gars. On dirait que les Xenos nous ont encore réservé d'autres surprises avec leurs saloperies ! Regroupement au niveau du prochain sas, on va pénétrer dans le poste de commandement.

Pendant ce temps, à bord des deux destroyers Stalingrad, les Phallanx s'étaient amarrés pour embarquer les deux autres compagnies de Marines, sous le commandement des capitaines Sion Syko et Maron Melne. Une fois les hommes à bord, les transports se mirent alors en route vers le Cargo. Ils filaient à proximité de ce dernier, pour s'arrêter à nouveau à proximité des hangars et déployer leurs troupes.

Déploiement des marines terminé au prochain tour.

Les forces terrestres de l'Aldéba poursuivaient leur progression de façon implacable, ils firent bientôt sauter les sas menant à l'avant du vaisseau et sécurisaient leur avancée jusqu'au moment où l'un des Sergent des troupes fédérales s'arrêta devant une trappe, sa caméra s'y concentra en même temps que ses yeux. Nauhaus plissa les yeux en observant la même chose que le reste de ses hommes :

[Cap. Jhared Nauhaus] Quelles sortes d'horreurs ont eut lieu sur ce cargo ?

La projection d'acide n'avait jamais fait parti des prérogatives des innombrables légions sauterelles. Était-ce une mutation ou les fédéraux se trompaient de cibles ? Quoi qu'il en soit, cela ne devait pas rassurer les hommes et si ces bestioles utilisaient l'aération, il allait falloir redouter de prudence. Ce dont n'avait pas besoin le Capitaine Thalland s'était bien d'avoir des créatures capable de sortir du plafond et de dévorer un par un les troupes fédérales.

[Cap. Jhared Nauhaus] Poursuivez votre progression. Les deux compagnies supplémentaires seront à bord dans quinze minutes.

La tension sur le pont était monté un cran, peu importe ce à quoi Thalland allait faire face, il resterait isoler pour un moment.

[Cpt. Val Thalland] On entre sur le pont de combat central. Sérieusement, je commence à m'inquiéter de n'avoir encore rien rencontrer de vivant à bord monsieur.
[Cpt. Maro Melne] Central, ici les cinquièmes et onzièmes compagnies. On a mit le pied à bord. Hangar sous contrôle. En attente. Terminé.

Thalland et ses hommes venaient d'atteindre le pont de combat, ce qui leur permit d'accéder à la plupart des systèmes encore fonctionnels à bord. En effet, après plusieurs minutes, alors que ses escouades se répartissaient dans la pièce, il envoya un rapport du diagnostic établit par ses techniciens :

[Cpt. Val Thalland] Capitaine, on a trouvé les logs de l'équipage. Il faudra un peu plus de quatre heures pour les décoder, on fait ça ici ou on vous les envoie ? Et sinon, on a terminé le diagnostic des systèmes du vaisseau. Tout à l'air d'être globalement fonctionnels, sauf la plupart des systèmes de sécurité interne. J'ai aucun contrôle sur les portes, les caméras, les défenses automatisées et le contrôle de la pression atmosphérique à bord. Quelqu'un ou quelque chose a saboté le système central, et plusieurs connexions, notamment vers les baies de transport tribord. Il faudrait envoyer quelqu'un vers les systèmes de survie à l'arrière.

Les deux autres compagnies de Marine de l'ATF se déployèrent dans les hangars, sécurisant de nouveau cette zone pour le compte de la flotte nomade. Le pire était qu'il n'y avait toujours aucunes traces de cadavres à l'intérieur de l'appareil, les troupes d'Halland n'avaient pas seulement rien croisés de vivants mais également de morts, ce qui était d'autant plus inquiétants pour ce cargo fantôme.

[Cap. Jhared Nauhaus] Envoyez tout à bord de l'Aldéba, les techniciens de bord s'occuperont d'analyser ces données.

Les données furent transférés sur un serveur fermé à bord de l'Aldéba, afin d'éviter qu'un éventuel virus puisse contaminer le reste des systèmes. Une simple mesure de sécurité mais qui pouvait avoir son importance dans le cas où ces données étaient piégées. Il se tourna vers les techniciens mais aussi Halland s'il avait eut le temps d'analyser.

[Cap. Jhared Nauhaus] On a le nom de l'appareil ? Et une correspondance dans les bases de données de la flotte ?

Le nom de l'appareil devrait être facile à obtenir, à priori. La mention des baies de transport tribord avait de quoi inquiéter, car peu importe ce qui se trouvait dans les caisses trouvées, il pouvait y en avoir des centaines d'autres dans les baies de transports. Il se tourna vers son Enseigne de bord :

[Cap. Jhared Nauhaus] On a du nouveau sur les thermiques ? Y a-t-il des concentrations dans les baies de transport tribord ? On peut les ouvrir de l'extérieur ?

Tout en attendant les réponses, il donna ses nouvelles instructions à Halland :

[Cap. Jhared Nauhaus] Progressez jusqu'au pont et investissez l'avant du vaisseau. Vous avez les scanners du vaisseau à disposition sur simple demande Halland, utilisez les.

Il reporta son attention sur les caméras de ses hommes.

[Cpt. Val Thalland] Bien reçu monsieur. Je laisse une escouade derrière pour superviser l'upload des fichiers. Sergent Yong, vous et vos gars, vous me gérez ça. Le reste, on continue la progression.
[Sgt. Zhen Yong] Oui monsieur, répondit la jeune femme en donnant ses ordres à son escouade.

Thalland et ses troupes abandonnèrent le poste de contrôle et se déployèrent à l'avant du vaisseau. Immédiatement, ils notèrent une température anormalement élevée dans les quartiers d'habitations, et une humidité plus importante de l'air. Mais au départ, ils ne repérèrent pas de signes de vie. Ce n'est que lorsque l'escouade de tête ouvrit les premières chambres et dortoirs des membres d'équipages que le Capitaine Thalland reçut les premiers rapports. Sur le pont de l'Aldéba, les écrans montrèrent bientôt les formes recroquevillées et étranges qui infestaient les chambres, suspendues au plafond, la tête en bas.

[Cpt. Val Thalland] Bordel ... Mais qu'est ce que c'est que ces trucs ?
[Technicien du pont] Une chose est sûre, c'est pas des sauterelles ...
[Technicien des scanners] Et y'a autre chose de sûr : y'en a partout. Vous vous souvenez les échos faibles qu'on a détecté un peu partout dans le vaisseau ? Ben ils correspondent à la signature thermique de ces machins monsieur. Je repère de fortes concentrations prêt des systèmes de survie et dans les baies de stockage.
[Technicien des scanners 2] Hein ? Mais y'en a des centaines ! Des milliers même !
[Cap. Val Thalland] Capitaine Nauhaus ? Ils ont l'air de faire une grosse sieste là ... Je fais quoi moi ? On commence le nettoyage ?

Dans le même temps, le Sergent Yong donna les informations que cherchait le capitaine Nauhaus :

[Sgt. Zhen Yong] Monsieur, j'ai les informations sur le cargo. C'est le "Freebooter", un cargo de réfugiés qui était enregistré auprès des autorités fédérales au nom de Suzan Cooper. Il a disparu de la circulation dans la galaxie il y a un peu moins de trente ans.

L'upload des fichiers du cargo sera terminé dans une heure (quatre tours).

Les forces avançaient en direction des quartiers de l'équipage. Le mystère autour de la présence hostile éventuelle à bord du vaisseau se dégagea rapidement par un enchaînement d'évènements : des centaines, voir des milliers de ces créatures se trouvaient à bord et de l'autre côté, le Capitaine Halland et ses hommes montraient les images des fameuses créatures. Nauhaus fit zoomer sur l'une de ces créatures et l'observa quelques secondes avant de reprendre en main la situation.

[Cap. Jhared Nauhaus] Mettez-vous en position Halland, n'ouvrez le feu que sur mon ordre ou si ces créatures se réveillent. Lancez un scan qu'on sache à quoi on à affaire ou au moins, comment les tuer efficacement.

Dans le même temps, il reporta son attention aux cinquième et onzième compagnies de Marines qui étaient toujours en position dans les hangars.

[Cap. Jhared Nauhaus] 5e et 11e Compagnies, déployez vous sur la ligne et séparez le navire en deux. Piégez moi ces conduits d'aération et les accès aux baies. S'il quelque chose remonte le vaisseau vers Halland, je veux qu'il soit incapable de vous éviter.

Dans le même temps, il observait l'évolution de la situation avec Halland. Si aucuns scans n'était possible, au moins sa compagnie aurait été bien positionnée et pourrait exterminer une bonne partie de ces choses rapidement.

Utilisation des "Positions préparées" pour chacune des compagnies.

[Cpt. Val Thalland] Bien monsieur. Vous avez entendu les gars ? En position et prêts à les défoncer. En joue !

Les escouades de marines se mettent soigneusement en position, et prennent tout leur temps pour piéger les accès, établir des barricades, et placer d'éventuels guetteurs avant de taper un grand coup dans la fourmilière. Les scanners du vaisseau révèlent cependant la présence d'hostiles potentiels dans les baies des passagers également, mais en moins grand nombre que depuis les arrières du vaisseau.

Pendant ce temps, dans le poste de contrôle, le Sergent Yong continue de télécharger le journal de bord. A bord de l'Aldéba, le décryptage se poursuit. Les premiers enregistrement du journal de bord sont ainsi accessibles.

Journal de bord : Entrée 537 - Septembre 4276

Code:

Ces insectes ont nucléarisé la Terre. Le joyau de l'humanité. Ils l'ont réduit à un champ de ruines radioactifs. Plus aucune chance d'inverser la tendance désormais. La guerre est perdue, définitivement perdue. Heureusement, j'ai mis la main sur un "phaseur" du professeur Benford. Un truc expérimental. L'utilisation pourrait s'avérer dangereuse. Mais j'ai un équipage, un vaisseau, et une chance de m'en tirer. On va faire un saut sur Antarès et Betelgeuse, pour récupérer les familles de l'équipage, et ensuite, on se casse par le premier trou noir venu. C'est ce que m'a expliqué l'assistant de recherche quand je lui ai collé mon flingue sur la tempe. On appuie sur le bouton, et le phaseur crée une bulle de stase autour du vaisseau, et protège tout le monde des effets de la gravitation et notamment de la force de marée des trous noirs. Et grâce à ça, on peut emprunter un pont d'Einstein-Rosen entre deux trou noirs. C'est simple. En théorie. Reste plus qu'à être sûr que ça marche ...

[Technicien du pont] Bon. Ben au moins on aura mit la main sur l'un des premiers prototypes de Benford. Il va être content quand on lui expliquera qu'il se l'est fait voler par une bande d'insecte colériques ...

Journal de bord : Entrée 574 - Janvier 4278

Code:

Deux ans putain. Deux ans avant de pouvoir rejoindre ce foutu trou noir. Mais ça y est. On est passé. Ceci dit, le phaseur a pas supporter quelque chose pendant la traversée, et j'ai dû programmer un Benevides transfert au piff. Quelque chose a planté. On est au milieu de nulle part. Pas d'étoiles à proximité, et plusieurs mois ... voire années, de voyage avant de rejoindre une constellation proche. Je suis pas sûre qu'on ai assez à manger pour tout le monde. J'ai donné des ordres de rationnement, et ordonner un nouveau transfert Benevides vers la Constellation la plus proche. Quand au phaseur ... Bah, il est foutu maintenant. Mais l'ordinateur est formel. On est plus dans la voie lactée. Plus besoin donc. On l'a bazardé ...

[Technicien du pont] Ah non ... Il est à la décharge en fait ...

Journal de bord : Entrée 580 - Août 4280

Code:

Nous y voilà. L'ordinateur a notifié le nom de la nouvelle constellation : le Dragon. C'est bien. C'est cool. Un instant j'ai eut peur qu'il nous appelle ça "la fourmi" ou le "Tardigrade". Mais non, l'ordinateur a du goût. Pas que je lui ai demandé son avis de toute façon. Moi j'ai décidé d'appeler cette constellation "nouvelle maison". Enfin bref, nous y voilà. Un cargo tout seul, avec un peu moins de vingt mille humains à bord, dans une galaxie inconnue. Mais heureusement, on a repéré un monde habitable dans ce système. Une planète de jungle, hérissée de grande spire rocheuses. Ca fait très "paysage fantastique", mais l'air y est respirable, et la végétation luxuriante. On y sera bien. Et ça tombe bien, les gens en avaient marre de bouffer des champignons. Bref, du coup j'ai ordonné qu'on y établisse la colonie.

Journal de bord : Entrée 581 - Décembre 4284

Code:

Bon. Longtemps que j'avais rien enregistré là-dedans. Enfin bref. Y'avait pas trop besoin. Ca fait quatre ans qu'on est ici. On célèbre la huit centième naissance ce soir. On peut dire qu'on a fait un joli bout de chemin dis-donc. On a construit une vraie petite ville autour du cargo, qui s'est posé au centre, comme une grande flèche dressée vers les cieux. Et autour, on a établit notre petit réseau d'irrigation, un ensemble de fermes et tout un tas d'installations industrielles. Voilà. On me dira que j'ai peut-être fuit comme une grosse lâche. Mais moi, j'ai sauvé la vie des vingt mille personnes que je pouvais sauver, et assurer à mon équipage un avenir. Pas comme beaucoup d'autres qui ont choisit de se battre jusqu'à la mort, ou d'accepter l'esclavage. Ici on est bien. La planète est déserte, il n'y a que nous dessus. Et j'ai donc décidé de laisser ces enregistrement comme un témoignage à mes descendants. Un truc pour qu'on se rappelle de notre histoire.

Journal de bord : Entrée 582 - Janvier 4285

Code:

Ce matin, le capitaine Scipara et ses rangers sont partis en exploration dans les îles au large. Ils sont revenus en fin de journée en nous expliquant que la planète n'est peut-être pas aussi abandonnée que ça. Centrées autour d'une série d'entrées de grottes qui semblent artificielles et rectilignes, ils ont trouvé diverses ruines d'une civilisation apparemment dotée de technologie. Scipara a commencé à me les briser avec sa "Directive Première", en expliquant à tout le monde qu'on a pas vraiment respecter les règles du protocole colonial standard. Et que du coup, y'a de bonnes chances pour qu'on ai perturbé une civilisation alien. S'ils sont capables de vol FTL, c'est pas trop grave qu'il dit. Dans le second cas, la contamination culturelle qu'on est en train de laisser sur place est susceptible de donner naissance à une forte xénophobie et hostilité envers l'extérieur lorsque cette civilisation arrivera à l'âge spatial. Je lui ai dis de se calmer ... Ce ne sont que des ruines.

L'upload des fichiers du cargo sera terminé dans 30 minutes (deux tours).

Les préparations militaires se poursuivaient. Avec la rigueur que l'on connaissait des Marines fédérés, ils préparèrent leurs positions et s'assurèrent d'être prêt à repousser les hordes qui se massaient derrière les portes de l'appareil. Heureusement pour les hommes de Thalland, ils ne seraient pas seuls sur ce coup. Le Capitaine Nauhaus reporta son attention sur les journaux qui étaient progressivement décryptés par les techniciens, l'histoire était intéressante mais encore incomplète.

[Cap. Jhared Nauhaus] Quinze ans depuis la dernière entrée, ces gens là étaient parmi les premiers colons de l'Humanité à Solstice. On a une idée de la position de cette constellation du Dragon ?

Terminant sa lecture, il observa de nouveau les caméras et les relevés que lui fournissaient ses équipes d'abordage.

[Cap. Jhared Nauhaus] C'est quand vous voulez Halland. Vous avez encore trente minutes de préparations si vous le souhaitez afin qu'on finisse d'analyser les archives, sauf si vous préférez déchaîner l'enfer sur ces choses plus tôt.

[Cpt. Val Thalland] Si j'ai votre permission capitaine, je ne vais pas me faire prier. Les gars ! SORTEZ LES CARSHER !

Et brutalement, les écrans de l'Aldéba furent littéralement noyés de projectiles, alors que les soldats de la compagnie du capitaine Thalland nettoyaient méthodiquement chacune des pièces, les unes après les autres, procédant à l'élimination méthodique des aliens. Ceci dit, dès que la première de ces créatures fut abattue, les écrans montrèrent les aliens qui se mettaient doucement à bouger, au départ imperceptiblement, puis assez mollement et faiblement. Aucun, cependant, ne réchappa au bombardement préliminaire du capitaine Thalland.

[Cpt. Val Thalland] Contrôle, ici Thalland, quartiers de l'équipage nettoyés. On bouge pour retrouver le sergent Yong.
[Officier scanner] Thalland, ici les scanners de l'Aldéba, je détecte plusieurs formes de chaleur en développement rapide à l'arrière du vaisseau et dans les quartiers d'habitations. Quoique vous ayez fait, vous venez de flanquer un énorme coup de pied dans la fourmilière. Préparez-vous, parce que ça va arriver sur vos positions dans pas très très longtemps ...

Journal de bord : Entrée 583 - Février 4285

Code:

Scipara est retourné sur l'île avec une petite équipe pour tenter d'en savoir plus. Ils ont établit un avant-poste là bas et initier les procédures de reconnaissance standard de la Fédération. Je reçois les signes de leur progression tout les jours. Les premiers relevés indiquent une technologie alien encore inconnue, mais relativement en retard sur la notre, même si très en avance sur ce qu'on pourrait attendre d'une civilisation préspatiale. Les fondements technologiques semblent être principalement biologiques, ceci dit, ces aliens travaillaient le métal, utilisaient des ordinateurs, et semblaient disposer de plusieurs spécimens et variantes d'une même race, ultra-spécialisés pour accomplir une tâche spécifique dédiée. Ces découvertes sont fascinantes, et j'ai demandé à Scipara d'accueillir des gens ayant une formation en archéologie et en biologie pour en savoir plus. Il a accepté. On verra ce que cette histoire va donner.

Journal de bord : Entrée 584 - Mars 4285

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Grande nouvelle ! Les aliens sont toujours là ! Mais pour une raison assez ... obscure, ils hibernent. Scipara s'est aventuré à l'intérieur des grottes avec plusieurs équipes et a trouvé plusieurs cavités abritant ces créatures. Il y en a de toute sorte ! Des grosses des petites, certaines pourvues de pinces, de griffes, et d'autres ... beaucoup, de quatre bras avec des mains et des pouces opposables. Tous présentent cependant une apparence "insectoïdo-reptilienne", avec un thorax auxquels sont fixés les membres et les appendices, et une longue queue qui semble leur servir à se maintenir en équilibre quand ils se tiennent debout sur leurs pattes arrières. Ils présentent également tous la particularité physique de cette tête allongée, pourvue d'une "crête bouclier", comme l'a appelé Scipara. J'ai ordonné qu'on tente de communiquer avec eux, mais à priori, il semble impossible de les réveiller pour le moment. Donc j'ai ordonné qu'on prélève un ou deux spécimens pour tenter de nouer le contact avec le matériel de la colonie ...

Journal de bord : Entrée 585 - Avril 4285

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Ils les ont ramené. Deux spécimens, pourvus de la boite "crânienne" la plus grosse possible, étant donné que les hypothèses des Xenobiologistes sont que cette espèce s'est dotée de créatures ultra-spécialisées, pour des fonctions très spécifiques. Je pense que le plus sage est de chercher avec celles de ces créatures dotées d'une intelligence. Les autres doivent sans doute se comporter de manière bestiale et animale. Nous sommes en train de préparer une chambre d'opération pour réveiller la créature. Nos opérateurs médicaux proposent des piqures d'adrénaline, de dopamine et éventuellement des électrochocs pour tirer l'une de ces créatures de son sommeil. Après ça, on pourra peut-être envisager de communiquer avec elles. C'est la cheffe-opératrice Helena Kournikovskaïa qui doit superviser l'opération. Elle aura lieu le mois prochain avec l'une des deux créatures.

L'upload des fichiers du cargo sera terminé dans 15 minutes (un tour).

Nauhaus observa la scène avec une approbation évidente, quoi que soit ces créatures, elles étaient responsables de la destruction de ce cargo et potentiellement de l'une des premières colonies humaines de Solstice. Thalland avait été méthodique, comme à son habitude. Ils venaient d'exterminer l'ensemble des créatures de la zone sans subir une seule perte humaine. Cependant, le tableau se noircit rapidement lorsque l'un des hommes présents aux scanners annonça que l'arrière du vaisseau se mettait à grouiller et que les signaux thermiques s'intensifiaient, comme si ces créatures se réveillaient en masse.

[Cap. Jhared Nauhaus] Thalland, une fois le transfert terminé finissez de nettoyer l'avant du vaisseau puis rejoignez les autres compagnies.

Il s'adressa aussitôt aux compagnies qui tenaient les hangars.

[Cap. Jhared Nauhaus] Préparez vous au contact messieurs, ces créatures arrivent.

Tout en lisant en même temps le journal de bord, il maintenait une partie de son attention sur les différents scanners et écrans qui retranscrivaient l'état de ses compagnies de Marines. Ces créatures ne brillaient visiblement pas par leur résistance mais c'était bien leur nombre qui pouvait inquiéter les escouades de Marines.

[Cpt. Val Thalland] Bien reçu monsieur. Vous avez entendu les gars ? Baie babord ! En route.

Les marines se regroupèrent alors pour engager les opérations de nettoyage, ils se regroupèrent alors devant le sas qui permettait de rejoindre les quartiers des passagers. Mais subitement, le sas explosa pour laisser passer une véritable marée de ces créatures qui se ruèrent alors à l'assaut du capitaine et de ses hommes, avec des mouvements encore relativement lents et pâteux. Un déluge de balles les accueillit alors dans le couloir. Cependant, des appels radios parvinrent de l'arrière garde, signalant que les aliens étaient aussi en train de franchir les sas tribord des quartiers d'équipages.

[Cpt. Val Thalland] Tenez le terrain soldats ! Vous êtes des marines pardi !

Les Marines tinrent bon, plusieurs minutes durant, les aliens furent retenus aux portes. Mais à mesure que les soldats fédéraux s'efforçaient de résister, ils se trouvaient confronter à plus de ces créatures qui sortaient de nulle part, et ne semblaient pas affectées par la peur. Bientôt, elles cessèrent de leur foncer bêtement dessus, pour employer des tactiques beaucoup plus agressives, proches de techniques d'une meute en chasse. Elles s'efforçaient de trouver d'autres ouvertures et d'autres passages avant de cracher des nuages d'acide à la figure des marines et de faire pleuvoir des nuées de dards chitineux tirés depuis des appendices en dessous de leur membre dans la direction des soldats fédéraux ... Ceci dit, les MobilSuit des marines semblaient parfaitement en mesure d'encaisser les attaques, et les dards ricochaient ou rebondissait contre les armures sans parvenir à pénétrer. Ceci dit, le Soldat Johnson ne tarda pas à faire remarquer à son capitaine que les aliens se montraient de plus en plus précis et efficaces à mesure que le combat gagnait en intensité, et la compagnie du capitaine Thalland se battait maintenant sur deux fronts.

[Cpt. Val Thalland] Capitaine Nauhaus, il en vient toujours plus et j'ai déjà perdu quatre bons soldats ! Je demande la permission de nous retirer !

Au niveau des hangars, les deux compagnies chargées de surveiller le passage attendaient, toujours avec vigilance, leurs armes braquées en direction des portes de l'arrière du vaisseau ...

Journal de bord : Entrée 585 - Avril 4285

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C'est une catastrophe. Nous sommes parvenus à réveiller l'alien. Mais à son réveil, il a poussé une sorte de hurlement, et s'est attaqué à l'équipe de recherche. L'opératrice Kournikovskaïa a été contrainte d'abattre la créature avant qu'elle ne blesse quelqu'un, et au même moment, le capitaine Scipira, qui était en expédition dans les grottes, m'a signalé que les aliens commençait à bouger. Il s'est replié vers le camp de base avec son escouade, uniquement pour voir débarquer une véritable nuée de ces saloperies une petite heure plus tard. Les troupes de Scipira ont put se replier en Ekranoplan. Mais le camp de base est perdu, l'équipement au sol perdu, et on compte vingt-quatre mort parmi les nôtres. L'îles a été déclarée zone interdite. J'ai mobilisé la colonie et fait distribuer les armes. S'ils veulent la guerre, on va la leur donner !

Journal de bord : Entrée 586 - Mai 4285

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On surveille l'île. Les aliens ont réinvestit leurs ruines, mais semblent tout à fait incapable de faire usage de leur technologie. Ils se comportent comme des animaux, sans intelligence, et consument les ressources naturelles à la surface sans plan apparent. Nos surveillances en altitude par drones montrent que dans deux semaines, ils auront transformer l'île en désert ... Il y en a des dizaines de milliers et ils semblent se multiplier de manière tout à fait incontrôlée ... Je peux l'avouer ici, je ne sais pas quoi faire. Je prie intérieurement pour qu'ils ne trouvent pas un moyen de traverser la mer. Mais d'après la cheffe opératrice Kournikovskaïa, c'est une question de semaine ... J'ai fait mettre au secret le second spécimen à bord du cargo. Ce dernier a déjà pondu trois "oeufs", qu'on s'est empressé de détruire naturellement ... Mais j'ai quand même chargé Kournikovskaïa de l'étudier ...

Journal de bord : Entrée 587 - Juin 4285

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Ils sont partout. Ils ont traversé. La colonie est assiégée ... Et nous n'avons plus trop le choix, il va falloir abandonner notre nouvelle maison. J'ai ordonné de charger le vaisseau avec tout le carburant qu'on pourra trouver. J'ai également demandé à tout le personnel technique de l'équipage de remettre en service tout nos sous-systèmes embarqués. Et tout ceux qui ne servent à rien pour ces tâches ont récupérer toutes les armes qu'ils pouvaient trouver pour assurer la défense de la colonie. J'en suis a distribué des arcs et des arbalètes normalement prévus pour la chasse alors qu'un essaim entier de ces saloperies entoure la ville et nous attaque toutes les trois heures selon un pattern réglé comme du papier à minute. Dans trois jours le vaisseau sera prêt. J'espère qu'on tiendra jusque là.

Upload terminé. Le décryptage se poursuit.

Nauhaus observait les combats qui se déroulaient sur le Freebooter à l'aide des différents moniteurs de bord qui s'offraient à lui sur l'Aldéba. Les Marines avaient beau avoir exterminés toute une floppée de créatures, il en venait chaque minute plus par devant mais aussi par différents accès auxiliaires, menaçant d'acculer puis d'encercler les Marines sur le pont et au sein des quartiers de l'équipage. Pire encore, non seulement la stratégie de combat des créatures évoluait au fur et à mesure mais c'était également leurs tactiques qui se faisaient plus meurtrières à l'encontre des marines. Sitôt la demande de Thalland effectuée, Nauhaus lui donna le feu vert :

[Cap. Jhared Nauhaus] Retrait autorisé Thalland. Faites retraite progressivement vers les hangars, on a les données. Exterminez moi ces choses au fur et à mesure qu'elles s'approchent de vous.

Il reporta son attention sur les différents scanners thermiques, cherchant à savoir auprès d'un officier s'il était possible d'avoir une estimation des forces ennemies et surtout, de savoir si leur nombre s'accroissait de façon significative.

[Cpt. Val Thalland] Merci capitaine. Vous avez entendu les gars ? On se replie au navettes ! On a les données. Yong, préparez-vous à nous accueillir, on ramène beaucoup d'amis pour le thé !

Lâchant alors un véritable déluge de feu sur les hordes d'aliens qui continuaient à se ruer sur eux sans chercher à faire d'avantage de prisonniers, le capitaine Thalland se retira vers le poste de commandement et le contrôle de l'ordinateur de bord. Les marines firent alors un sacré carton parmi les aliens, en éliminant plus d'une centaines. Mais ces derniers semblaient maintenant parfaitement réveillés : ils se mouvaient avec aisance et rapidité, grimpaient aux murs, flanquaient les marines à chaque occasion. Les attaques de leurs dards restaient peut-être sans effet, mais pour l'acide, c'était une autre histoire. Les tirs des aliens avaient en effet gagné en précision et en létalité, et Thalland laissa 24 autres soldats sur le carreau pendant sa retraite.

[Cpt. Val Thalland] Capitaine Nauhaus ! Envoyez-nous du renfort, on se fait massacrer ici !

Thalland n'était cependant pas au bout de son cauchemar, lorsque les aliens révélèrent un autre de leur petit coup. Ainsi, leur queue s'avérait en réalité munie d'un énorme dard qui se montra bien plus efficace que les petits lanceurs rapides que les aliens leurs avaient lancer jusque là. Le capitaine perdit douze autres soldats contre ces derniers. Et la panique commençait doucement à s'emparer de son escouade :

[Technicien des scanners] Capitaine, ils ne vont jamais atteindre les hangars à ce rythme !

Sur les images, les hommes de Thalland étaient maintenant engagés dans un violent corps à corps, s'efforçant de repousser les créatures qui leur sautaient dessus depuis les plafonds, les murs, et le moindre couloirs qu'ils pouvaient emprunter. Thalland et ses gars devaient impérativement trouver une solution pour s'en sortir.

Hélas, dans les hangars, les marines se trouvaient confrontés à une autre menace de taille : une véritable marée de ces créatures venait de surgir de toutes les directions et de se ruer sur les marines et leurs positions soigneusement préparées. Les hommes des hangars étaient déjà engagés dans un violent corps à corps tandis que ceux des salles d'embarquement engageaient un violent combat à distance contre les hordes d'aliens ...

[Cpt. Maro Melne] Allez soldats ! Vous avez des camarades à la proue qui comptent sur vous pour que vous leur mainteniez un échappatoire ouvert ! TENEZ LA LIGNE !
[Analyste opération] Je compte 56 tués capitaine. C'est un massacre. Ils doivent se replier. Et vite. Je recommande de sortir à coup de missiles monsieur. Une brèche dans la coque, c'est tout ce qui pourra les sortir de là à présent.

Journal de bord : Entrée 588 - Septembre 4288

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Je n'ai pas écrit dans ce journal depuis bien longtemps. J'avais trop honte. Nous avons abandonné la colonie. Détruite. Avec plus de trois mille mort, et six mille blessés. C'est un vrai désastre ... Le vaisseau a dû redécoller. Et une de nos ansibles nous a signalé qu'il y avait apparemment des humains à proximité du trou noir à présent. J'ai donné des ordres pour que nous retournions vers la Constellation du Vide afin de les prévenir et de leurs signaler qu'il existait une autre menace dans cette galaxie. Pendant le vol, nous avons quand même interroger le spécimen restant, et établit un début de moyen de communication. Sans résultat au départ. En dépit de la taille de son cerveau, la créature n'a pas semblé être capable de dire quoi que ce soit d'intelligible. Uniquement des gargouillis et des hurlements bestiaux. Ceci dit, la cheffe opératrice Kournikovskaïa a établit une théorie selon laquelle nous avons affaire à une conscience de Gestalt, et cette individu n'est donc pas plus intelligent qu'un animal lorsqu'il ne se trouve pas connecté aux autres individus de son espèce. Partant de cela, elle a cherché à explorer son cortex cérébral et établit une carte de son cerveau. Apparemment, 80% de ce dernier est tout à fait inactif à l'heure actuelle, ce qui vient confirmer sa théorie. Elle a ensuite décidé de baptisé l'espèce "Atraxsi", ce qui, dans un dialecte de sa planète d'origine, signifie "les orphelins". Je ne partage pas son goût pour la poésie, et je ne trouve pas que la manière dont un tiers des miens ont été massacrés soit particulièrement poétique. Mais je ne vais pas cracher sur l'opportunité de nommer les saloperies qui ont tué un quart des miens et amputé le quart des survivants. Les Atraxsi ils seront donc. Et la prochaine fois que je les croiserai, je tirerai d'abord. Et poserait les questions ensuite.

Dernière entrée du journal. Le décryptage terminé.

56 Marines tués ce tour.

Les troupes de Thalland fondaient comme neige au soleil, les caméras retranscrivaient de violents affrontements au fur et à mesure que leurs utilisateurs venaient rejoindre le destin funeste des colons. Qui aurait crû que ces créatures seraient capable de tenir tête avec une telle facilité à des compagnies de Marine, visiblement la menace avait été sous estimée. A la remarque de l'analyste, Jhared cligna des yeux, endommager l'appareil pouvait se révéler préjudiciable mais bien moins que de perdre l'entièreté de la compagnie de Thalland dans des combats perdus d'avance. Il fallait sortir ses hommes de là, et vite.

[Cap. Jhared Nauhaus] Marines, préparez vous à une dépressurisation imminente de votre environnement. On vous sort de là.

D'un signe de la main, il ordonna à ses officiers de lancer une salve de missile afin de percer la coque du cargo au plus vite. Dans le même temps, afin de se prémunir d'une éventuelle adaptabilité de ces choses dans l'espace :

[Cap. Jhared Nauhaus] Faites déployer nos escadrons de drones en soutien. Nos hommes ne combattront pas seuls si ces choses sont capables de se mouvoir à 0G.

Il ne restait plus qu'à espérer que la décision n'eut pas été prise trop tard et que Thalland avait encore une chance de sauver la moitié de sa compagnie.