La Grande Tournée

 
 
Avec la nouvelle année qui commençait, Petrov avait décidé de se laisser du temps enfin de visiter les vaisseaux civils de la flotte Nomade, il comptait s’informer sur l’état des civiles, mais aussi connaitre leur penser sur les conditions de vies et la direction que prenait la flotte. L’Amirauté commençait à voter des décrets sur les conditions de vie et l’état de la main d’œuvre était de plus en plus préoccupante, même si Petrov était pour une imposante industrie, il comprenait que de faire travailler une population jusqu’à épuisement n’allait pas régler les problèmes.
 
Le voici donc qui débarquait sur l’un des Charons de la flotte, il avait décidé de commencer sa tourné par les imposants navires industriels dû à leur très grande importance dans la flotte, il comptait s’informer non seulement auprès des autorités du vaisseaux, mais aussi aller chercher les doléances et les avis auprès de la population, il cherchait aussi des idées sur comment améliorer la flotte et rien ne valait d’être à plusieurs. Il était principalement accompagné par des auxiliaires qui allait prendre en note tout se qui allait se dire, même si il était accompagné de quelque Ranger du 83^e de Khatovar, il leur avait ordonné de rester en retrait.

 

Date actuelle - Janvier 4301

 
A bord des Charons de la flotte, le capitaine Petrov put constater les visages tirés, et épuisés des ouvriers de la flotte, qui enchaînaient parfois des doubles ou des triples services pour produire l'ensemble des ressources et des matériaux nécessaires à maintenir l'écrasante force navale fédérale en activité à son plein potentiel. Il put aussi constater le niveau de pauvreté extrême dans laquelle vivait la plupart des réfugiés. Pour beaucoup d'entre eux, cabines individuelles et autres appartements cossus étaient tout à fait hors de propos, et en vérité, les habitants de la flotte nomade s'entassaient dans des dortoirs ou ils n'avaient aucune intimité, dans les espaces habitables des vaisseaux de la flotte ... Quand ils avaient un dortoir en premier lieu d'ailleurs, car beaucoup utilisait un coin de couloir ou étendre un sac de couchage, et des sections entières de certains vaisseaux avaient été privatisées.

Un tel niveau de pauvreté aurait assurément choqué n'importe quel citoyen de la fédération d'il y a quatre siècle, pendant l'âge d'or. Mais aujourd'hui, c'était juste la norme, et fort heureusement, personne n'était encore vivant qui avait connu cet âge. A vrai dire, les conditions de la flotte nomade était en fait meilleures que ce qu'on pouvait trouver sur les planètes qui s'étaient improvisés camps de réfugiés. A bord des charrons, au moins, les gens avaient trois repas chauds par jours, et respirait un air ... Et bien respirable ... Ils avaient accès à des douches, au chauffage, à l'eau courante et à l'électricité. Et, d'accord, ils devaient parfois, environ une heure par jour, se sangler à un siège et ranger précautionneusement leurs espaces de vie, parce que les moteurs des vaisseaux étaient coupés pour un ravitaillement, ce qui supprimait toute gravité artificielle, mais justement ces contraintes à bord de la flotte les assuraient en fait que cette dernière restait propre, saine et vivable, et si les services publics étaient tous assurés par des militaires, si on envoyait leur enfant faire un service national dès leur six ans, et pour ne plus jamais quitter les institutions publiques jusqu'à leur mort, si on travaillait douze à seize heures par jours, c'était pour rester en vie. Et pour trouver un nouveau foyer. Et cela gardait les gens occupés, et le moral haut. On n'y pensait pas trop aux conditions de vie.

Quand aux équipages, leur situation n'était pas meilleure, si ce n'est les officiers de pont et les hauts-gradés, qui, pendant les phases de conditions rouges, enchaînaient des services de seize heures agrémentés de nuits courtes et souvent incomplètes. Ils profitaient donc souvent d'appartements confortables et d'une nourriture un peu plus variée, tout comme les pilotes d'escadrilles de chasse. Ordre de l'Amirale. Le moral de ceux-là devait rester haut, et ils devaient rester frais et dispos car tout les autres dépendaient d'eux ...

Ceci dit, les inquiétudes du Grand Capitaine Petrov et sa grande tournée à bord de la flotte lui permettrait peut-être aussi de gagner quelques billes auprès de la population, et d'améliorer sa réputation. Si l'homme de fer était connu et respecté dans l'armée, on ne pouvait pas en dire autant de la population civile qui, elle, n'avait pas la plus haute opinion de cet obscur officier de marine, commandant d'un porte-astronef encore plus obscur et discret.

 
 
Petrov était née sur une planète, certes, les conditions de vie de l’époque était relativement déplorable dû à des années de guerre, loin des standards de la civilisation Fédérale à son apogée, mais il était l’un des rares membres de la flotte à avoir déjà connu l’atmosphère d’une planète. Les conditions de vie dans les flottes étaient néanmoins élevées comparer à bien des planètes qui accueillait des réfugiés dans la voie lactée, voir à d’autre section de la flotte nomade, cela avait une certaine logique dû à leur mission. Néanmoins, il était ce qu’on pouvait appeler un instruit, il était avant tout un officier de marine, méconnue de la population par ailleurs, mais il avait eu des années pour étudier les archives et en connaitre plus sur la Fédération d’antan et il savait pertinemment, même s’il avait de la difficulté à l’imaginer, que les conditions actuelles auraient été terrible aux yeux des citoyens de l’époque. Le moral était néanmoins excellent, mais tout comme les chiffres l’indiquait dans les divers rapports qu’il recevait, la charge de travail était beaucoup trop importante et la fatigue touchait toute la flotte, cela gardait néanmoins l’esprit de toute personne occupée, mais Petrov y voyait un risque de plus en plus grand. La fatigue allait éventuellement engendrer des blessures dû à des moments d’inattentions, voir à des morts, se qui allait affecter le moral sur un certain degré, il devait réfléchir à des moyens d’éviter que le système médical de la flotte soit surchargé.
 
Néanmoins, cela ne changea pas sa résolution, il comptait bien continuer sa visite des vaisseaux la flottes, en commencent par les vaisseaux industriels, puis les cargos, il voulait connaitre le pouls de la flotte et il cherchait aussi à connaitre ses pensées. Il décida donc de se former une petite équipe d’une dizaine de personnel enfin de l’aider lors de ses visites, même s’il aurait préféré sans penser, il y avait juste trop d’information à prendre en compte, il décida aussi de diviser les navires en sections et de programmé ses visites lors des temps libres et durant les repas, enfin de pouvoir discuter avec ceux-ci, il allait bien sûr se nourrir à la même enseigne que tous durant ses visites. Il se savait inconnue parmi la flotte civile, et il ne s’en était jamais réellement préoccupé, mais s’était aussi un bon moyen de se consolider une réputation.

 

De manière générale, Petrov constata ce que ses capitaines lui avaient souvent dit : la flotte était fatiguée, les gens travaillaient trop, et on parlait déjà avec inquiétude des nouvelles demandes de l'Amirauté en matière de production, et de la réorganisation des services afin d'accroître la production d'armement et de soutenir la demande de la flotte. Un peu partout, les gens en parlaient comme d'une fatalité. Et pour cause, la nouvelle de l'approche de croiseurs Xenos en Alpha Inanis s'était répandue comme une traînée de poudre, et avait levé un vent de panique, et souffler les espoirs de beaucoup. Résignés, beaucoup s'attendaient à devoir finir leur existence dans des camps de travail à présent ...

Cependant, le fait de beaucoup travailler n'avait pas que des inconvénients. En effet, la plupart des foyers de la flotte n'avaient pas les moyens de s'approvisionner et de se nourrir correctement si seulement les parents travaillaient : la dotation d'un seul homme était en général à peine suffisante à entretenir un logement personnel, et elle ne couvrait pas ses besoins alimentaires. Il fallait que tout le monde mette la main à la pâte pour qu'une famille normale puisse subsister correctement. Y compris les enfants. Même les plus jeunes. Il n'y avait que de cette manière qu'une famille pouvait espérer combler tout ses besoins.

Dans les usines, Petrov constata que dans l'ensemble, la production fonctionnait bien. On déplorait quelques manques de robots et de machines outils deci-delà, les camions et les trains magnétiques chargés de faire le ravitaillement, le transport et la logistique dans les charons étaient parfois un peu surmenés, et leurs entretien était rendu compliqué par des mouvements aussi nombreux que répétés, mais les quotas étaient remplis, et la production suivait un cours normal.

Quand aux services publics, l'armée fournissait le minimum vital à tout le monde, et couvrait les besoins. Rien à signaler de ce côté.